Jusqu’à l’épidémie d’Ebola de 2014 en Afrique de l’Ouest, les épidémies d’Ebola étaient sporadiques, petites et largement confinées aux villages ruraux isolés d’Afrique centrale. Mais l’épidémie de 2014 a brisé toutes les règles et a tué plus de 15 000 personnes ; depuis lors, de plus en plus d’épidémies ont atteint les grands centres urbains, entraînant parfois une propagation incontrôlée. L'épidémie actuelle en République démocratique du Congo (RDC) a déclenché une réponse internationale massive, à laquelle ont répondu des violences, culminant avec des attaques fin février qui ont partiellement détruit les unités de traitement d'Ebola dans le pôle régional de Butembo et sa commune, Katwa. Cette zone est l’épicentre de l’épidémie, qui risque d’être alimentée par toute rupture des efforts d’isolement et de traitement.
Ces éruptions urbaines sont-elles la nouvelle norme ? Que pourraient présager les flux et reflux des interventions et de la violence pour les futures épidémies ? Les observations des premières lignes peuvent offrir quelques indices.