Au 19 avril 2021, l’Afrique du Sud avait enregistré 1,56 million de cas de COVID-19 et près de 54 000 décès, soit plus que tout autre pays du continent africain. Le pays a commencé le déploiement national du vaccin Johnson & Johnson (J&J) contre la COVID-19, avec plus de 292 000 doses administrées. Il vise à atteindre l'immunité collective en vaccinant au moins 67 % de sa population (environ 40 millions de personnes) d'ici la fin. de 2021. Le gouvernement a suspendu son déploiement initial du vaccin AstraZeneca (AZ) en raison de préoccupations quant à son efficacité, en particulier contre la nouvelle variante B.1.351, qui représente 90% des infections en Afrique du Sud. Le vaccin J&J a été temporairement suspendu en avril en raison de préoccupations concernant de rares troubles de la coagulation. Même si les données montrent que l’acceptation attendue des vaccins contre la COVID-19 est relativement élevée, la suspension de deux vaccins en Afrique du Sud, où la peur de l’infection diminue, influencera probablement les réactions du public.
Comprendre comment les individus et les groupes de population perçoivent et donnent un sens aux vaccins contre la COVID-19 est essentiel pour éclairer la conception et la mise en œuvre de stratégies de communication sur les risques et d'engagement communautaire (RCCE), et orienter les interventions visant à promouvoir et à maintenir l'acceptation des vaccins contre la COVID-19, tout en encourager le respect des autres mesures préventives contre le COVID-19.
Cette revue synthétise les perceptions de la communauté sur les vaccins contre la COVID-19 en Afrique du Sud pour éclairer les stratégies et politiques de RCCE et fournit des exemples de pratiques réussies. Il s'appuie sur de multiples sources de données secondaires : littérature scientifique, études qualitatives et quantitatives, littérature grise et médias grand public et sociaux. L’examen a été soutenu par la consultation de quatre informateurs clés experts locaux de différents domaines. Il fait partie de la série Social Science in Humanitarian Action Platform (SSHAP) sur les considérations en sciences sociales liées aux vaccins contre la COVID-19. Il a été rédigé pour SSHAP par Tamara Roldan de Jong et Anthrologica à la demande du bureau national de l'UNICEF en Afrique du Sud. Des contributions ont été apportées par la région du Service collectif RCCE de l’Afrique orientale et australe (ESAR). Le dossier relève de la responsabilité du SSHAP.