Dans une récente contribution intéressante à cette plateforme, Paul Richards a remis en question à juste titre la perception dominante selon laquelle les funérailles en soi Les funérailles sont une source de contamination dans les pays touchés par le virus Ebola. L'auteur soutient que les funérailles sont des phénomènes qui sont étroitement liés à d'autres aspects de la vie sociale, comme la prise en charge globale de la maladie, le concept d'autorité et la logique de la parentalité. Pourtant, son bref article a une autre valeur : en soulignant la complexité de ce phénomène social, il met en sourdine l'accent journalistique qui, ces derniers mois, a trop focalisé l'attention mondiale sur traditionnel Les funérailles traditionnelles sont devenues, avec la viande de brousse, l’un des principaux sujets de la couverture médiatique liée à Ebola. Ce vacarme a eu pour effet de cadrer le discours sur cette maladie dans des catégories culturalistes – comme l’alimentation ou les pratiques liées à la mort – en minimisant les aspects socio-économiques et politiques de l’épidémie. Les conséquences de ces visions sont doubles : d’une part, le monde occidental a de nouveau perçu le monde africain comme profondément imprégné de traditions désuètes. D’autre part, l’intervention mondiale contre l’épidémie – par exemple dans les messages de sensibilisation – a concentré ses énergies sur une approche de « changement de comportement » qui a mis dangereusement sous pression les populations déjà contraintes à la fois par l’épidémie et par la réponse souvent faible de leurs gouvernements.