Aujourd'hui, ici à Boston, j'ai reçu un appel d'un de mes habitants de mon village autochtone en Cisjordanie.[1] Mon peuple m'a appelé à pleurer ensemble, à être présent au génocide à Gaza, à nous serrer dans nos bras et à supporter toute la douleur et l'horreur que nous ressentons dans nos os. Lors de ce même appel téléphonique, nous avons célébré l'anniversaire d'un membre adoré de notre communauté. Même à cette époque, nous étions présents pour l’anniversaire de notre naissance, aimant la vie palestinienne, nous souvenant et honorant notre persévérance intergénérationnelle. Au téléphone, nous avons discuté ensemble de la façon dont nous pouvons trouver l'expansion de l'esprit qui est présente dans la vie des enfants, lors de leur naissance, les uns pour les autres, en période de génocide. Nous avons pleuré pour tous nos bébés palestiniens massacrés et nos familles menacées d’anéantissement par la violence coloniale israélienne. Nous nous souvenons des paroles du poète palestinien Mahmoud Darwish, qui écrivait : « L’amour naît créature vivante avant de devenir une idée ».…»
Que faut-il pour aimer nos bébés, nos vivants et nos morts au milieu de la conquête coloniale génocidaire d’Israël ? Comment prendre soin de nos corps massacrés et de tous les résidus collectifs d’horreur alors que notre peuple est si violemment rejeté hors de toute considération humaine ? Quand pouvons-nous libérer nos larmes et les laisser couler librement ? Ce n'est pas du chagrin. C’est notre amour révolutionnaire et autochtone qui lutte contre la violence apocalyptique du génocide. Et quand on aime comme ça, ancré dans Praxis féministe palestinienne, nous vivons et mourons dignement, et nous devenons la liberté que nous réclamons.