Le covid-19 est une maladie dangereuse. Mais la communication au sujet du covid-19 peut être plus dangereuse si elle n’est pas cohérente. D’une part, une communication dramatique peut inutilement entraîner ou aggraver la psychose et un stress généralisé. D’autre part, une communication tâtonnante est susceptible de créer un impact négatif sur l’acceptation de la maladie et sa dangerosité ; elle peut décrédibiliser les gouvernants ; et semer le doute en la capacité des équipes de riposte à contenir la pandémie. Le cas du Sud-Kivu (et la République Démocratique du Congo en général) est illustratif. La stratégie de communication utilisée par les acteurs publics en cette période de la pandémie de Covid-19 permet de soutenir qu’une approche politique approximative en temps de crise peut être plus dangereuse que la pandémie elle-même. Dans le cas de la RDC et du Sud Kivu, les « erreurs » dans la communication officielle ont entraîné l’émergence de trois types de crise : (1) le déni de la catastrophe, (2) une crise de confiance vis-à-vis de l’équipe de riposte et (3) le relâchement massif des mesures de protection.